Menthe des chats (cataire)
La cataire (ou chataire ou encore menthe des chats), Nepeta cataria, est une plante herbacée vivace de la famille des lamiacées qui peut atteindre 1m de haut. D’un vert-grisâtre, ses tiges et ses feuilles (duveteuses, à bords crénelés) dégagent une forte odeur particulière (mentholée mais pas que…). Ses fleurs sont blanches ou rosâtres tachetées de lilas sur la lèvre inférieure.
Réputée digestive, anti-spasmodique et sudorifique, la cataire avait aussi la réputation de régulariser les règles et d’augmenter la fécondité de la femme. On l’a également recommandée en infusions contre l’asthme et les quintes de toux en cas de coqueluche (mais aussi pour calmer la toux du fumeur de tabac).
La cataire a été largement utilisée dans de nombreux pays comme répulsif contre les insectes : on en suspendait des bouquets dans les étables pour en éloigner les mouches et les taons.
L’huile essentielle de cataire a été démontrée fortement antiseptique (surtout sur salmonelles et staphylocoques). Aucun essai clinique de bonne qualité ne vient à ce jour soutenir un effet anti-spasmodique mais des études in-vitro (et ex-vivo) démontrent une activité myorelaxante et spasmolytique de l’huile essentielle de cataire (ce qui va dans le sens de l’usage comme antitussif et anti-asthmatique).
Répulsif (insectes et acariens comme les tiques et les aoûtats)
De récentes études portent sur les composés majoritaires de l’huile essentielle de cataire : les népetalactones. Leur très forte action répulsive sur de nombreux insectes et acariens est bien démontrée et peut être comparée aux meilleurs répulsifs de synthèse comme le DEET. Toutefois, les népetalactones sont assez volatiles ce qui limite leur durée d’action (sauf à les diluer dans un corps gras).
En passant, une autre molécule d’origine végétale a été récemment démontrée fortement répulsive: la 2-undecanone (dont une version synthétique est maintenant commercialisée en Asie comme répulsif “naturel” (!). Les meilleures sources naturelles de cette molécule sont les feuilles de certaines tomates, de rue* et surtout de Houttuynia cordata. Cette dernière plante est une aromatique très utilisée en Corée: sont parfum entre menthe, coriandre, agrumes et… poisson, ne plaît pas à tout le monde. Mais houttuynia a le grand avantage d’être non-seulement comestible mais d’usage courant en cataplasme sur la peau (comme anti-inflammatoire).
Enfin, des huiles essentielles faciles à trouver possèdent aussi une activité répulsive démontrée contre insectes et acariens. Ce sont les huiles essentielles de cannelle, de clous de girofle et de menthe poivrée. L’huile essentielle de citronnelle ne donne que des résultats médiocres, par contre celle de l’eucalyptus citronné (Corymbia citriodora) est très efficace… après un petit traitement spécial (isomérisation en milieu acide). C’est cette dernière huile essentielle modifiée que l’on trouve dans la plupart des répulsifs “naturels” commercialisés en Europe.
* Ruta graveolens : ne PAS utiliser cette plante qui peut occasionner de graves réactions de photosensibilisation au contact de la peau exposée au soleil.
Quelques pistes pour des recettes de répulsifs “maison”
Avant tout, assurez-vous de ne pas être hyper-sensible, allergique ou intolérant à l’arôme des plantes citées ici… En cas de doute, appliquez la préparation sur une petite surface de peau et examinez la zone après environ 30 minutes: toute rougeur, démangeaison ou picotements vous indiquera que cette plante n’est pas pour vous…
Autre problème potentiel: les préparations grasses sont intéressantes car elles durent longtemps mais attention aux vêtements… idem pour les teintures alcooliques qui peuvent tâcher de vert ou de marron, suivant qu’elles proviennent de plantes fraîches ou sèches.
Ce que l’on peut essayer
1. Dispersion d’huiles essentielles dans l’eau
Remplir (pas trop!) un flacon pulvérisateur de 1 dl avec de l’eau. Ajouter une goutte d’un shampoing doux puis 3 gouttes de chacune des huiles essentielles suivantes : cannelle, clous de girofle et menthe poivrée. Si vous en trouvez, ajoutez aussi 3 gouttes d’huile essentielle de cataire! Agitez le flacon avant de pulvériser.
2. Alcoolature type “Eau de Cologne”, en version anti-insectes/acariens…
Dans 1 dl d’alcool 70° (qualité “pharmacie”) placez 5 g de feuilles sèches de cataire ou de houttuynia cordata (ou d’un mélange des deux).
Laisser macérer au plus une heure, en agitant occasionnellement. Filtrer à travers un filtre à café (ou une chaussette à thé). Remplir un pulvérisateur de cette préparation.
3. Macération huileuse (effet prolongé, mais attention aux vêtements)
Dans 1 dl d’huile alimentaire peu oxydable (olive, amande, coco, cacao…) faire macérer 5 g de feuilles sèches de cataire ou de houttuynia cordata (ou d’un mélange des deux), 10 clous de girofle et un bâton de cannelle émietté pendant 1 semaines. Filtrer sur une passoire, ajoutez en remuant 10 gouttes d’huile essentielle de cannelle.
4. Et au plus simple…
Dans 1 dl d’alcool à 40-45° (vodka ou autre) placer 10 clous de girofle et un bâton de cannelle émietté. Laisser macérer au moins 1 heure en agitant occasionnellement. Filtrer sur une passoire: c’est prêt ! (Note: peut tâcher les vêtements).